Témoignages

De Rocamadour à Marcillac sur Célé (3 au 10 Avril 2016)
Quelques rencontres notables et fioretti par la Route blanche
Dimanche de la Divine Miséricorde
Envoi de la Mission Zachée
Route blanche de Rocamadour à Gibert Les Aspres

Lumière

De Porte St Martial en Chemin de Croix, de l’Hospitalet à la Cité, arborant fièrement notre foulard blanc et accompagnés par le Père Ronan, nous étions partis joyeux et conquérants ! Autour de l’âne Castor, marchaient avec ardeur les guides du groupe Stella Maris de Rocamadour, des familles, Guillaume et moi, partis pour une semaine .

Ombre

Dans la Cité, un rejet de la part de consommateurs attablés à une terrasse : « Si c’’est religieux, ça ne nous intéresse pas ! » Puis dans la montée à Magès, une rencontre hostile de la part d’un couple que nous croisons. Sans arrêter leur marche descendante, montrant son tee-shirt Hellfest, il déclarera : « La voici ma religion ! » Tandis que sa compagne déplorera le nombre de guerres, partout dans le monde pour raisons religieuses.

Une prière est alors lancée pour eux. Nous nous mettons en cercle pour unir nos voix. La paix et la confiance reviennent.

Quelle meilleure réponse aurions-nous pu trouver ?

Aux consommateurs de la terrasse dans la Cité, j’aurais pu arguer de l’antériorité du fait religieux. Pour le plaisir d’argumenter ? Alors que je sais que tout ce qui est confié, abandonné dans la prière fructifie.

Dans Magès, un homme portant un collier formé de petites têtes de mort nous interpelle aussi. C’est ennuyeux devant des enfants. Heureusement, Philippe et Aurélie Lasvaux font digression en les régalant d’œufs de Pâques !

Là où est la Lumière rapplique l’Ombre, J’étais déjà informée de pratiques païennes autour de notre saint lieu s’appuyant sur forces telluriques, dolmen ou autres sources druidiques ...

Impossible de chasser les ténèbres, mais la flamme d’une modeste bougie suffit à les faire reculer ! Belle image pour nous donner de la persévérance dans la prière !

Je décide de bénir ceux qui nous fermeront la porte et de prier pour eux.

Il ne sert à rien de s’échauffer contre les méchants, les orgueilleux, les ignorants, il n’en sort que du mauvais !

Lumière

A Magès, nous nous arrêtons, devant la modeste maison père Lafon et nous prions pour lui. Nous prions également pour tous les prêtres de notre diocèse et pour la Mission Zachée.

Nous avons la joie de rencontrer l’équipage de la Route Jaune qui se dirige vers Couzou. Joyeuses salutations, belle unité, belle dynamique d’Eglise.

La Pannonie est dépassée. Au fur et à mesure de l’après-midi nos compagnons ont quitté l’équipage. Nous nous retrouvons finalement à trois.

Nous approchons de notre but : le hameau de Gibert où les parents de Jean-Victor nous attendent. La journée se termine dans une lumière délicieuse. La statue de Notre-Dame se détache sur le paysage printanier. Nous avançons à travers le Causse entre les murs de pierres. Les oiseaux chantent ....

Très poétique !

Formidable ! Mais pour la Mission, il semble que ce soit fini pour aujourd’hui !
Et non ! Voici venir vers nous une femme. Elle s’approche et nous remarquons ses yeux rougis.
Salutations. Et c’est alors qu’elle LA voit !
Surgie de cet isolement, juchée sur l’humble monture du Christ : NOTRE-DAME DE ROCAMADOUR !

Entre surprise et émerveillement l’inconnue finit par dominer son émotion et nous confie une intention de prière très lourde. Elle était venue dans ce chemin cacher son chagrin : son Guillaume, la trentaine, atteint d’une terrible maladie.

Autour de l’âne, les regards se tournent vers Notre-Dame, les signes de croix se dessinent, une petite chapelle champêtre ainsi formée, nous invoquons notre Maman du Ciel.

Temps de recueillement, et celle qui est devenue une sœur nous annonce une importante confidence :

Il y a quelques années, elle était atteinte d’un cancer. Durant plusieurs jours une très forte fièvre ne l’avait pas quittée. Envisageant la mort, elle invoque Notre-Dame de Rocamadour. Le lendemain, la fièvre a baissé. On lui administre un antibiotique.
Elle guérit !
Depuis, conclue-t-elle, je tiens ma promesse : je vais tous les ans à ... Lourdes remercier la Vierge et je me baigne dans les piscines !
Merci Notre Dame !
Je pense cependant avec amusement à l’évocation humoristique que le père Ronan fait de la rivalité entre les deux sanctuaires mariaux au cours de ses visites de nuit !!!

Et finalement, cette conclusion inattendue pour des fans de Rocamadour nous enseigne l’urgence de l’unité.

Unité dans le Cœur Immaculé de Notre-Dame, seule Reine de France,

C’est le même amour filial, bien sûr, qui rayonne de tous les sanctuaires mariaux !

Et nos équipages « cocasses » réveillent cette confiance millénaire dans l’âme de ceux qui les croisent.

Catherine Creuzot